Jeux vidéos – Clash Royale, un outil d’animation ?

Dernièrement, nous avons tenté une expérience d’animation en utilisant le jeu Clash Royale. Il s’agit d’un jeu vidéo mobile de duels en temps réels à partir d’un système de cartes à collectionner. Le jeu est accessible gratuitement sur les plateforme Android et iOS, et a atteint une certaine popularité, pas uniquement auprès des jeunes.

Dans le cadre d’une animation de retraite scolaire, nous avons utilisé une version imprimée des cartes du jeu Clash Royale comme support de discussion et de réflexion autour d’un thème lié au calendrier liturgique.

1°) Le jeu – à quoi ça ressemble ?

Lorsque l’on débute, on dispose de certaines cartes de base. Progressivement, en jouant, on collectionne des cartes, et on en améliore les niveaux. Pour affronter un adversaire, on commence par construire un « deck« , c’est à dire un ensemble de 8 cartes qu’on utilisera lors de la partie. La qualité d’un deck dépend du niveau des cartes qui le composent, mais aussi de la complémentarité entre les cartes qui en font partie.

Au cours de la partie, chacun joue ses cartes en fonction:
(i) des cartes qui se présentent, car seulement 4 cartes sur les 8 sont accessibles. Dès qu’une carte est choisie et jouée, une autre carte (parmi les 8 composant le deck) est présentée,
(ii) du budget disponible en « élixir« , car jouer une carte n’est jamais gratuit, cela a un coût en élixir. Le budget disponible en élixir est reconstitué avec le temps qui passe.

Lorsqu’une carte est jouée, cela a pour effet de déployer des créatures sur un plateau de jeu (appelé « arène ») ou bien de produire différents sorts. L’objectif est de prendre une ou plusieurs tour(s) de l’adversaire. Le vainqueur est celui qui prend le plus de tour(s).

Lorsqu’on gagne un duel, on récupère des récompenses (typiquement, un « coffre au trésor » à ouvrir). Lorsqu’on perd un duel, si on est quand même parvenu à prendre une ou deux tours, on obtient aussi des récompenses de manière plus indirecte. Dans tous les cas, on gagne en expérience de jeu, on progresse.

2°) Comment faire une animation avec les cartes du jeu ?

Au delà du fait que le jeu est assez répandu chez les jeunes, différents éléments nous semblent intéressants à exploiter, par exemple le fait que les défaites peuvent quand-même apporter du positif, que l’on progresse quoi qu’il arrive, ou que l’adversité peut prendre un aspect ludique. On retrouve d’ailleurs ces ingrédients dans les jeux en général (on cherche à gagner contre un adversaire, contre le temps, ou bien contre soi-même en cherchant à se dépasser), ou simplement dans la vie au quotidien : chaque jour, il faut se lever, tenir ses engagements, faire ses devoirs.

a) Diversité et l’expressivité des cartes

Ce que nous trouvons intéressant dans ce jeu, c’est la diversité des cartes (il y en a plus d’une centaine, vous pouvez les retrouver ici par exemple). Les cartes sont expressives, et laissent imaginer des traits de caractère, des attitudes dans le rapport aux autres, dans le rapport au groupe.

Une centaine de cartes.

Plus concrètement, nous avons utilisé ces cartes dans le cadre d’une retraite de Carême. Notre point de départ, c’était la Passion du Christ, ce chemin que le Christ a pris pour libérer les humains. A la suite et avec l’aide du Christ, nous sommes invités chaque jour à relever des défis, des « petits combats du quotidien », des « petites luttes journalières », des « efforts au jour le jour ». C’est peut-être encore plus vrai pour notre vie spirituelle, et peut-être encore plus fort pendant le Carême.

Aussi peut-il être intéressant de faire le point : comment est-ce que j’accueille ces efforts du quotidien à réaliser chaque jour ? Comment est-ce que je me caractérise dans ma capacité à fournir ces efforts ? Quels points aimerais-je améliorer ? Est-ce que j’accepte de demander de l’aide aux autres, à Dieu ? Les cartes, que nous avons utilisées en version imprimée, nous aident à trouver des mots. Les personnes sont invitées à choisir des cartes comme supports de leurs propos.

b) Interactions, interdépendances, synergies

Ce qui est également intéressant, c’est qu’une dynamique de clusters se créé au sein du groupe. Les personnes ne connaissant pas le jeu sont intriguées par certaines cartes, et elle se tournent vers les connaisseurs qui expliquent avec enthousiasme et générosité les rôles de cartes en question. On observe une dynamique de prise d’initiative du groupe dans l’animation elle-même. Ce phénomène est intéressant également dans le sens qu’il se présente comme une mise en abîme du jeu : les cartes sont interdépendantes, et la réussite des stratégies de déploiement des cartes réside en grande partie dans leurs complémentarités, comme dans un groupe.

3°) Si cela vous intéresse aussi…

Nous avons pris le temps d’imprimer, découper et coller sur papier cartonné les cartes du jeu. Merci d’ailleurs aux personnes qui nous ont aidés 🙂 Si vous souhaitez utiliser ces cartes dans vos animations, nous pouvons les prêter. Veuillez-nous contacter à l’adresse secretariat@sdjliege.be.

Aussi, beaucoup d’autres animations sont possibles à partir de ces cartes, par exemple en utilisant un peu plus les mécaniques du jeu lui-même… Nous serions heureux d’avoir vos retours !

Enfin, puisque cet article évoque l’univers des jeux vidéos, nous nous permettons ici de rappeler qu’il est recommandé de limiter le temps d’exposition aux écrans (télévision, jeux vidéo, Internet), en particulier pour les plus jeunes.